Le silence des agneaux… de l’hôpital au Maroc
En entrant chaque jour à l’hôpital où je travaille, j’aperçois cette grande pancarte qui dit » l’hôpital est là pour vous servir, en espérant que vous passerez un agréable séjour ». Chaque fois,j e souris en ajoutant un « se » au lieu du « vous » du verbe « servir », puis un mot : « au paradis», à la fin de la phrase. Je vous laisse le plaisir de tout raccorder.
Mes « petits poussins » (c’est comme ça que j’appelle mes pauvres patients) me posent souvent cette question : docteur si vous étiez à notre place est-ce que vous vous feriez traiter à l’hôpital public ?
Le traître que je suis, et que je resterai aux yeux des administratifs, n’hésite pas une seconde à leur répondre : non, pas question !
Comment pourrais-je me faire soigner dans un hôpital où la salle d’opération est pleine de cafards, fourmis, de toiles d’araignées et de poussière ? Combien de fois en opérant des patients, j’ai du me battre contre des mouches et des fourmis ?
-comment pourrai-je tolérer d’opérer un être humain sur une table d’opération instable et pleine de pourriture ?
- comment pourrait-je tolérer d’opérer des patients dans un hôpital où le matériel chirurgical, déjà défectueux, est stérilisé d’une manière inconvenable?
- comment pourrai-je travailler dans un hôpital où l’ascenseur tombe en panne un jour sur trois, et puis après assister par la suite à un cirque dans lequel les familles tiennent le rôle principal de mulets pour monter ou descendre leurs proches dans les escaliers, sur leurs brancards, ou leurs chaises roulantes, avec le père qui tient la bouteille d’oxygène et la mère tenant la perfusion ? Comment peut-on tolérer de voir un père porter son fils décédé sur son dos ou à quatre pour le faire descendre à la morgue, car l’ascenseur étant en panne ?
-comment peut-on tolérer une mafia faite de personnel médical et paramédical dont la première préoccupation est comment soutirer de l’argent aux patients (20 DH pour que l’ambulancier te transporte, 20 DH au brancardier, 20 DH au type de la sécurité pour que tu entres à l’hôpital, 20 DH à l’infirmier pour que tu puisses voir le médecin ou recevoir des soins sans oublier un minimum de 100 DH pour le certificat médical) ? Le pire, c’est que devant l’ignorance et la nécessité, les patients trouvent ça normal et jouent le jeu.
- comment peut-on tolérer d’être soigné dans un hôpital qui est tenu en grande partie par des résidents (jeunes en cours de spécialité comme moi), alors que la majorité des professeurs viennent juste le matin pour marquer leur présence puis courir par la suite vers les cliniques privées délaissant ainsi leur rôle d’enseignants et de responsables des malades « ila mane ra7ima rabok » (sauf exception) ?
- comment peut-on travailler dans un hôpital où les responsables sont aux abonnés absents, on ne les voit que dans les grandes occasions : lors d’une visite d’un responsable ou lorsqu’il y a une personne connue qui échoue par erreur dans nos urgences, ou encore pire pour se faire des examens gratuits à eux ou à leurs proches aux frais du contribuable bien sûr en usant de leurs pouvoirs…?
- Comment et comment … ?
Docteur Yo-Yo
Demainonline
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