Saturday, May 5, 2012

La formation professionnelle hôtelière et touristique est l’affaire de tous les acteurs : opérateurs de formation et les professionnels de ces industries des loisirs.


/Marrakechtimes exclusive/ 

1-Pour une meilleure adéquation formation emploi, les professionnels du tourisme doivent approcher les établissements de formation pour en faire l’une de leurs préoccupations quotidiennes. Une formation professionnelle qui n’est pas suivie de prés par les recruteurs, restera loin des objectifs escomptés, malgré les efforts des opérateurs de formation.
De ce fait, il est essentiel de définir et de clarifier certains termes et constations :
2- La formation touristique est en faite la

préparation d'une ressource humaine dans des compétences bien précises et ce selon les attentes des professionnels. Cette formation touche à toutes les compétences, d'abord inhérentes au relationnel, puis à l'éducation comportementale.......aux savoirs technologiques.......etc. Pour qu’elle soit complète, cette formation doit prendre en considération tous les aspects socio-éducatifs, car les formés auront comme tache de servir des êtres humains, qui ont des sentiments et des exigences ; et que chacun est un cas différents, qu’il faut traiter séparément. Chose qui appelle aux services personnalisés.
C’est pourquoi la formation dans le domaine du tourisme comme dans celui de l’hôtellerie, ne se définit que par des compétences à acquérir pour mieux vendre des prestations de services aux clients potentiels.
Nous n'allons pas trouver une définition toute faite, mais au moins, nous devons définir cette activité en fonction de nos objectifs, de nos planifications. Il faut se poser des questions: quoi? Qui? Où? Pourquoi? Et Comment?
La formation touristique, comme toute autre formation professionnelle doit obéir à des critères, à des objectifs globaux, intermédiaires et spécifiques. Lesquels objectifs seront déterminés selon les besoins du pays, en personnel qualifié, par spécialité (le quantitatif et le qualitatif), donc doit permettre la création de la richesse, d’où le développement de l’économie (locale, régionale, nationale….) et au final permettre aux promoteurs et aux professionnels le bon fonctionnement de leurs entreprises ; ce qui demande la contribution et la collaboration étroites de ces derniers avec les établissements de formation. Par ailleurs, les professionnels, s’ils se sentiront plus concernés, devront à chaque fois émettre leurs remarques et suggestions sur la formation dans le but de rectifier le tir
La formation touristique est enfin la transmission d'un ensemble de compétences nécessaires à l'exercice de cette activité. Ces compétences sont transversales et transmises selon un standard international, car ce métier est universel. Et étant donnée que le service du tourisme et de l’hôtellerie est destiné à une clientèle cosmopolite, et qu’il est lié à une grande mouvance, suite au développement croissant des technologies et changement du mode de vie des citoyens au nouveau mondial, la formation doit aussi dispenser des notions de civilisations, de cultures diverses, de savoir vivre ……Ce qui donnera l’occasion aux jeunes de mieux comprendre pour mieux vendre ( là aussi l’implication des professionnels s’impose pour suivre le produits de la formation et pour l’ajuster, à l’instar de ce qui se passe en Europe)
3-Le plus souvent l’on répète que tel ou tel apprenant n’est pas motivé, n’a pas d’envie pour apprendre,…….etc. C’est un fondement faux dans tous les sens (pédagogique, sociologique, ….) ; car l’élève ne peut naître motivé pour une quelconque discipline,  pour un métier ou pour une profession. La motivation ne peut s’installer chez un jeune apprenant, et/ou un jeune recruté, qu’après avoir subit une éducation,  un enseignement, une formation et un apprentissage qui vont lui éclairer le chemin ; donc lui faire découvrir un nombre de filières et de disciplines, et  son choix portera, en l’occurrence sur  celle qui lui conviendra le mieux. Ce qui  implique que l’on doit préparer à la motivation. Il est important de chercher à transmettre, de manière claire, les outils nécessaires à l’incitation à cette motivation. Ce qui nécessite l’engagement de tous les acteurs : parents, formateurs, recruteurs, promoteurs et surtout des professionnels du secteur.
Aussi, les enseignants ont la tache, avec l’aide des professionnels,  de préparer ces jeunes à faire le choix, les guider, les renseigner ….Ces formateurs doivent être capables d’inciter, de motiver par leur façon de faire, par leur méthodologie. Ces derniers doivent aussi être exemplaires, car le jeune cherche toujours un modèle (lors des stages en entreprise) à suivre pour pouvoir se mesurer, se comparer à quelqu’un, pour aller de l’avant.
L’apprentissage se fait également par entente et entretien sincère, un dialogue entre les parents, les enseignants, les responsables pédagogiques et les professionnels, qui doivent être capables de convaincre et d’inciter et de susciter la motivation chez, déjà les enfants, puis les adolescents ensuite….
Pour arriver à mettre en ordre ces choses, la recette est simple. Il s’agit de remettre en cause ce qui suit :
·       Les Objectifs globaux, intermédiaires et spécifiques,
·       Les besoins en formation,
·       Les méthodes pédagogiques,
·       La didactique adoptée
·       La formation des formateurs et leurs compétences,
·       Les programmes d’enseignement et de formation,
·       La structure générale des établissements,
·       Les supports et outils didactiques et pédagogiques,
·       Les méthodes d’orientation avec l’aide des professionnels,
·       La méthode et les outils de recrutement, voir si l’entreprise dispose d’un vrai service RH
La motivation dépend donc de plusieurs paramètres et conditions qu’il est nécessaire de satisfaire pour arriver aux résultats escomptés. Aussi, faut-il signaler que, si les enseignants eux-mêmes ne font pas preuve de bonne volonté et d’une exactitude sans faille et d’une grande motivation, car l’absence des professionnels est flagrante, aucun suivi de leur part. Par conséquent,  la mission pédagogique va passer à coté de la plaque.
C’est donc tout un système de l’éducation, de l’enseignement et de la formation qu’il est bon de mettre en cause de temps en temps pour l’actualiser, en collaboration avec les associations des professionnels( CRT, AIHT….) Aucun programme ne peut rester valable de façon éternelle, car les choses évoluent, les aspirations des gens aussi changent, en tenant compte des tendances économiques, sociales et des aspirations des consommateurs, que seuls les acteurs directs du secteurs et les agents développeurs peuvent déterminer, car très concernés ;
4- La stagnation des investissements dans le secteur du tourisme, avait  beaucoup influencé l’insertion des lauréats des établissements de formation hôtelière et touristique. C’est ce qui nous amené, au fil des années, a constaté  que cette stagnation avait motivé une régression dans l’insertion des lauréats dans le secteur. L’intégration de ces  lauréats des Ecoles hôtelières et de l’Institut supérieur international du tourisme a été faite dans plusieurs secteurs d’activités économiques (production, prestations de services, les services publics, ……et notamment dans les banques, les assurances, dans la grande distribution, dans l’industrie pharmaceutique….etc. au détriment des branches pour lesquelles ils sont formés, ou ils vont carrément travailler à l’étranger. Ce qui signifié que l’insertion dans les industries du tourisme, depuis neuf années, accuse le taux le plus bas.  C’est dire aussi que la profession n’était pas encore prête pour absorber tous ces formés. Aussi la crise économique mondiale a beaucoup influencée l’insertion ces deux dernières années, mais nous espérons que c’est phénomène de passage et que les choses reprendront. L’organisation Mondiale du Tourisme est très optimiste sur ce point, car elle caractérise le secteur des industries du tourisme comme étant en évolution malgré tout.
Seules des entreprises relevant des groupes nationaux et/ ou internationaux et qui ont adopté une politique de management intelligent, ont gardé leur part du marché international. Celles-ci cherchent des compétences, et en l’occurrence recrutent les lauréats de nos établissements de formation. Ces établissements connus par leur sérieux ont su fidéliser leur clientèle et en l’occurrence décrocher la part qui leur revient du marché mondial, tel que : Le groupe Accor, le groupe Kenzi, le Groupe Atlas Voyages, Atlas Hospitalité (RAM), la chaîne KTH et la chaîne KTI, le Groupe Chaabi, l’ONCF, le Movenpick, ………etc. Ces entreprises ont évidemment recruté des lauréats, mais ce n’est pas suffisant, car l’offre d’emplois est moins importante, que la demande.
Cette situation  de sous emploi des lauréats est également dû à la mutation du marché hôtelier, à l’international, chose qui  a motivé une régression dans certains pays, qui à un certain moment cherchent à mieux se positionner pour avoir sa part du marché mondial,  dont le Maroc.
5- Aujourd’hui, suite aux décisions inlassables du gouvernement, le secteur des industries du tourisme au niveau national, vit une véritable mutation. Actuellement, et depuis les Assises du tourisme et suite à l’accord cadre entre le gouvernement et les professionnels, la situation a nettement changé pour le mieux ces derniers temps, en raison des efforts déployés par certains promoteurs qui veulent rester dans la course.
Il est donc temps de passer à la  deuxième vitesse, si le pays veut faire du tourisme un levier de son économie. Ce qui appelle à des réflexions profondes sur la question et l’on se doit de poser les questions suivantes :
·       Est-ce que la formation dispensée aujourd’hui correspond aux exigences de la profession ?
·       Ou bien la profession se restructure, et que les responsables ne pensent pas, pour le moment, à la qualification de leur personnel ? Et pourtant, c’est la première des choses à faire.
·       Les offres de salaires et les plans de carrières sont-ils pris en considération pour un meilleur rendement dans ces  métiers du tourisme ? 
Pour répondre à certaines accusations lancées par des professionnels, malheureusement, à chaque fois qu’une occasion leur est offerte pour parler de la formation, et qui  déclarent ouvertement l’incompétence des lauréats de ces établissements, il est important de souligner deux choses :
·       - 5-1 Les constatations sur le terrain ont montré que ces mêmes lauréats excellent dans les secteurs économiques, dans les services publics, dans ceux de distributions, dans les banques, dans les assurances…... au Maroc et à l’étranger. Ils ont toujours fait preuve d’une grande capacité d’adaptation, de polyvalence et donc de compétences.
·       -5-2 Ces mêmes lauréats, sujets à beaucoup de critiques, ont donné satisfaction à l’étranger et ils sont très sollicités par les professionnels européens, du Golf…….
·       -5-3 Les lauréats qui ont eu l’occasion d’intégrer les chaînes multinationales, et des groupes nationaux, comme le groupe Accor,  la chaîne Kenzi, Atlas Voyages, Atlas hopitality, Eurest, le groupe Rahal, KTI, KTH, …etc., ont très vite grimpé, et ont fait valoir leur savoir faire et leur savoir être, à tel point que les meilleurs directeurs de certains unités hôtelières de ces structures sont les lauréats de l’Institut supérieur International de Tourisme de Tanger.
·       -5-4 Ces mêmes lauréats occupent des postes de responsabilité, comme directeur général, chef de cuisine, directeur de restauration……dans des grandes chaînes hôtelières à l’étranger.
-6 Il est alors fort de constater qu’aujourd’hui l’avènement des chaînes hôtelières internationales qui recrutent de plus en plus des lauréats de ces établissements et surtout ceux de l’ISITT, en leur proposant des plans de carrières et des salaires motivants dans des conditions meilleures, changera, sans nul doute, la donne et permettra au secteur hôtelier  national de profiter de ces compétences, souvent expatriées, en raison du mauvais traitement par les promoteurs locaux.
Par ailleurs, l’explosion de la restauration de collectivité qui est entrain de vivre son âge d’or, offre des conditions propices pour l’épanouissement de nos lauréats.
Par conséquent, les lauréats ne peuvent justifier de leurs compétences, que si les milieux favorables au travail leur sont offerts, avec de bonnes conditions. Là où c’est bien organisé et dans de bonnes structures, ils ont donné et donneront de bons résultats.
Sans une procédure moderne de gestion participative et par objectifs, employant des personnes formées,  la qualité de prestations de  notre tourisme ne fera que continuer à sombrer et ses clients chercheront d’autres destinations, où ils trouveront des garanties en qualité de services et la sécurité alimentaire, qui ne peuvent  être favorables que par un personnel qualifié.
Les professionnels qui nous accusent souvent de mauvais formateurs doivent venir découvrir ce que nous faisons et seront même invité à faire partie de notre jury des examens. Il est temps que ces professionnels profitent des jeunes marocains qui ont comme même de très bonnes compétences, car les expériences faites ailleurs l’ont bien démontré.
Et donc, si les lauréats des établissements de formations hôtelière et touristique excellent partout, sauf dans la branche de leur formation, c’est que la profession n’était pas encore, il y a neuf ans,  au diapason de l’évolution et les professionnels marocains de l’industrie des loisirs n’étaient pas  encore conscients des dangers de la concurrence internationale. Maintenant que les choses ont changés, il faut vraiment faire face à la mondialisation et chercher mieux restructurer nos entreprises pour  qu’elles ne soient pas dépassées  ou écrasées par les grandes chaînes internationales de la rive méditerranéenne qui absorbent, avec beaucoup de tact, les compétences nationales, formées dans nos établissements et qui ont coûté cher à l’Etat Marocain. 
-7 l’implication des professionnels et promoteurs  dans la formation s’impose avec acuité :
Et nous posons la question suivante aux professionnels qui dénigrent nos formations :
·       connaissez-vous nos établissements de formation, avez-vous au moins une fois visité l’un de ces instituts ?
·        Connaissez-vous l’ISITT qui est en pleine mutation, pour mieux se repositionner sur le marché du travail ?
·       Combien de lauréats avez-vous dans votre entreprise pour pouvoir en  juger. ?
·       Avez-vous une idée de nos programmes, tant pour le niveau qualification, technicien et supérieur ?
·       Vos salaires sont-ils motivants ?
·       Avez-vous un système efficace de recrutement et de gestion des carrières ?
·       Possédez-vous un service de formation ?
Autant de questions qui doivent trouver des réponses avant de passer aux critiques.
Je suis plus que sûr que grand nombre de promoteurs, surtout qui émettent des critiques n’ont aucune idée de tout cela, car il n’y a rien à cacher, nous nous connaissons tous sur le bout des doigts, personne ne pourra nous mentir.
Alors, pour enlever ces ambiguïtés et ces contradictions qui reviennent à chaque fois que l’on parle de la formation, il est important de se mettre autour d’une même table pour discuter de ces problèmes qui nous concernent tous sans exception. Nous devons nous rapprocher les uns des autres pour corriger ce qu’il faut et apporter ce qu’il est important d’apporter en termes d’innovation, de technologie, de savoir nouveau en rapport avec les nouvelles tendances socioéconomiques.
Un appel est donc lancé aux professionnels qui ne nous connaissent pas de venir nous rencontrer, car nous sommes ouverts et nous existons pour eux, nos établissements ne valent rien sans eux, et c’est  pour la profession que nous formons.
Pour mieux avancer, il est important de positiver et de suivre de très prés la formation que l’on dispense aux jeunes, au lieu de lancer des critique à travers des mas média ( journaux, TV, Internet……)
Aucun établissement n’a jamais refusé une quiconque collaboration, au contraire, nous sollicitons ce rapprochement et ce partenariat, car notre formation est destinée à vous mesdames et messieurs les professionnels, et sans vous nos établissements ne valent rien.
La ressource qualifiée est disponible, et on ne peut pas encore parler de l’insuffisance. Ce que nous formons est pour le moment suffisant. Pour 2020, c’est vrai que la demande sera importante, mais à condition que les recrutements se font dans les normes et selon la réglementation.
-8 Pour ce qui est des spécialités et de l’incompétence des lauréats :
Les établissements n’ont jamais eu la prétention de former des chefs de cuisine, des maîtres d’hôtels ou encore des gouvernantes, mais ils ont la tâche de former des jeunes techniciens qui deviendront des cadres de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme, à  condition que l’entreprise leur donne cette chance d’évoluer.
L’entreprise hôtelière est le lieu où les lauréats achèvent leur formation et où ils doivent acquérir une expérience. C’est pourquoi le rôle des professionnels, ici est capital, car nul ne sortira  maître ou expert d’une école, mais il le devient si l’opportunité lui est donnée par/dans le milieu professionnel. C’est le principe de la gestion des carrières qui suppose la mise en place d’une vraie gestion des richesses  humaines.
Pour finir je dirais que l’on ne peut pas encore parler de crise de ressources humaines au Maroc, dans le secteur du tourisme, car l’effectif formé chaque année, qui avoisine 14000 lauréats, est suffisant. D’ailleurs l’effectif va en augmentant d’année en année, grâce aux nouvelles ouvertures d’établissements, publics et privés. A l’horizon 2020, le nombre de formés sera largement suffisant pour satisfaire les besoins, si encore ils seront tous recrutés par le secteur.
La durée de formation variée, en fonction du niveau, en allant de la spécialisation, à la qualification, au technicien, au technicien spécialisé pour arriver aux cadres supérieur. La durée par formation est fixée par arrêtés ministériels, selon que le mode de formation  soit par apprentissage, par alternance ou  résidentiel. Cette durée va d’une année, jusqu’à bac plus cinq.
La formation dans le tourisme, dans l’hôtellerie, dans le restauration et dans le métier des guides et dans celui d’gent de voyage est assurée par : les CQPHT, les ITHT, les ISTHT, l’ l’ISITT, par les facultés et par  les établissements privés dans différents niveaux.
En conclusion, je dirais que la bonne formation professionnelle hôtelière et touristique est tributaire d’une étroite collaboration des opérateurs de formation avec les promoteurs et avec les professionnels, et que chacun en ce qui le concerne, se sentira responsable de cette formation pour avancer. Nous n’avons plus le droit, dans un pays de droit, où le tourisme est considéré comme l’une de principales locomotives de l’économie de se lancer des accusations, mais il est temps de collaborer pour positiver, car tous les acteurs sont responsables et ils ont tous un rôle à jouer et tous les efforts doivent converger pour atteindre les objectifs et afin de former pour l’excellence, selon les standards internationaux
 écrivain et consultant en Tourisme, expert en formation

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