COLONEL
MOHAMED MELLOUKI LE JOURNAL- LA 2ème LECTURE :
LE FOU ET LE COQ
Mr Benkirane que Mr
Khaled Jamai- avec en vérité un grand nombre d’entre nous- a qualifié de clown
dont la place est dans un cirque, et qui passait pour un simple populiste en
mal de notoriété nationale, cache en réalité, sous des dehors patelins, un
bizarre tempérament quelque peu caractériel et autoritaire, pas assez loin de
celui de l’éphémère président Dr Morsi, à cette différence que le ‘ frérot’
égyptien disposait des moyens de sa politique, qu’il a mal gérés, et que le
Nôtre joue au prétentieux- et quelque peu au malin- avec le très peu qu’il en
a. Après avoir assez tiré à boulets rouges d’abord sur ses opposants patentés,
Mr Benkirane a déversé, récemment, son fiel sur deux députés en vue,
probablement les plus performants politiquement et les plus dynamiques de sa
propre formation, qui de l’avis de certains observateurs ont largement
contribué à mobiliser en sa faveur respectivement l’électorat meknassi et
oujdi, et à le hisser au poste de secrétaire général du PJD, et partant à la
gouvernance. Les arrosés, en l’occurrence, le Dr Bouanou et Mr Aftati ont
commis le crime de ne pas apprécier la façon exclusive et les résultats
scabreux dans les tractations menées par leur chef en catimini avec Mr Mezouar.
Il est vrai que préservant leur libre arbitre au sein du PJD, ils ne cessent de
le chatouiller aux moindres errements dans la gestion gouvernementale. Ils ont
été tout bonnement traités publiquement on ne peut plus vilainement : le premier
s’est vu menacer de perdre la présidence du groupe PJDiste au parlement, et le
second s’est entendu qualifier tout simplement de bon bougre inconsistant qui à
force de s’en prendre aux autres, finirait un jour par s’en prendre à lui-même.
En somme un écervelé, capable même de se flinguer. Mr Aftati le sait-il ? Ce
portait me fait penser à une autre anecdote, après celle dont j’ai fait le
titre de l’article précédent: ‘ Le directeur d’un asile psychiatrique s’est
retrouvé en charge d’un interné pour une raison obscure, qui n’avait,
cependant, cessé de manifester, tout au long d’un séjour de quelques semaines
dans l’établissement, un comportement tout à fait lucide. Il se dit qu’il a dû
y avoir une erreur sur la personne ou sur le diagnostic, et décide de
l’élargir. Juste avant d’atteindre le portail de l’asile, le patient apercevant
un coq se met à crier ‘ il va me manger ! il va me manger !’ Le médecin le
réintègre et se met à mieux l’observer. Le patient recouvre sa sérénité. Le
médecin l’élargit de nouveau, et devant la même réaction de l’interné à la vue
du volatile, lui dit : ‘ tu sais bien qu’un coq ne peut pas manger un être
humain ?’ et l’autre lui réplique : ‘ oui, moi, je le sais ! mais lui, le
sait-il ?’ Non satisfait de l’insulte, Mr Benkirane en a rajouté quelques
retouches, précisant que Mr Aftati était, aussi, ‘ un ras khaoui , maf
yaddouch’. Souvenez-vous bien qui a été gratifié naguère de la même
expression?…pas moins que Mr Mezouar, pardi ! Celui-là même qui, finalement,
lui a ‘ frotté le nez contre le sol’, trône, maintenant, à ses côtés dans le
gouvernement et peut à tout moment- s’il en reçoit l’ordre évidemment- mettre,
à son tour, en pièces ( détachées) la nouvelle coalition gouvernementale. Qui a
dit qu’il ne poussait pas de dents aux coqs ? Mr Benkirane a aussi une courte
mémoire. S’est-il jamais demandé, après que l’Istiqlal et l’USFP lui eurent
claqué la porte au nez, ce qu’il serait advenu de lui s’il n’avait pas
rencontré sur son chemin le commissaire El Kholti, ou que le Dr El- Khatib
était toujours de ce monde? Se souvient-il que d’autres, devenus ses
interlocuteurs officiels, avaient été perçus, eux aussi, au début de leur
ascension politique comme de simples trublions ‘ maf yad’houmch’, à commencer
par Mr Mezouar du temps de Mr Mansouri et celui-ci à l’égard de Mr Osman, ainsi
que Mr Chabat sous la direction de Mr Abbas El Fassi et Mr El Aenser sous la
houlette de Mr Ahardane. Quelle mouche, donc, a piqué Mr Benkirane et l’a fait
sortir de ses gonds, au point de ‘dégueuler’ contre un cadre de son parti une
telle rancoeur en public, de façon aussi violente et mégalomaniaque? Qui peut y
apporter une réponse ? Sûrement pas moi, je ne suis pas psychiatre.
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